Nous manifestons tous des états de peur au courant de notre vie. L’émotion de la peur est connectée à une information qui a déjà été enregistrée par le cerveau. Cette information est créée lorsqu’un danger se manifeste. Ceci est analogue aux informations sur les corps étrangers stockées sous la forme d’anticorps par le système immunitaire tangible. Les informations reliées à la peur sont vivantes dans notre mémoire; ils sont une constituante de notre système immunitaire émotionnel.
Ces mémoires sont enregistrées au fur et à mesure des expériences de notre vie. Une expérience de peur est une contraction physique et énergétique qui crée également une information sur la peur vécue. Nous appellerons cette expérience un trauma si cette contraction est rapide et brutale. La contraction créée est due à une cause extérieure, ce que la tradition yogique appelle le tamas.
Les expériences de peur sont nombreuses et diverses mais elles ont toutes un point en commun : elles sont enregistrées dans le cerveau et dans le corps comme un danger de mort. Ce sont des expériences telles un accident de voiture, une chute, une blessure occasionnée par une activité, des conditions de vie misérables, le manque d’argent, la solitude et bien d’autres.
La peur n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Le système immunitaire émotionnel traite la peur comme toute autre émotion. En équilibre, l’émotion de la peur agit comme un sixième sens afin de nous permettre de sauvegarder notre intégrité personnelle. Par exemple, la conduite hivernale d’un véhicule engendrera des gestes de prudence si des conditions climatiques difficiles sont rencontrées. Cette prudence est le résultat de notre adaptation suite à un événement générant de la peur. En déséquilibre, la peur empêche l’action. En reprenant l’exemple précédent, la peur en déséquilibre fera en sorte que nous ne voudrons plus conduire en hiver ou ne plus conduire du tout; ceci témoigne de notre incapacité à nous adapter à nos peurs. Dans la sagesse populaire, cette incapacité est décrite comme étant une résistance au changement.
Dans la philosophie du yoga, la vie est une succession d’expériences diverses avec des résultats bons ou mauvais, mais qui permettent de transcender ce que nous avons vécu afin de réaliser en chacun de nous notre Essence ou notre vraie nature. Si les peurs ne sont pas transcendées alors celles-ci s’accumulent et viennent réduire notre capacité à vivre de nouvelles expériences ainsi que limiter nos actions. À terme, cette situation mène à de l’apathie voire de la léthargie.
Les groupes politiques et les agences de marketing ont bien compris le mécanisme de la peur et s’en servent pour nous inciter à ne pas agir. Toute image ou discours mettant de l’avant un danger de mort sera des plus efficaces, tandis que sa dualité ou son contraire, qui consiste en la sécurité, pourra être promue en échange d’une assurance peur. Nous déléguons ainsi notre sécurité à des entités extérieures, déléguer étant une forme de gestion de la peur.
En résumé, l’expérience d’une peur non assumée, ou la non adaptation après une expérience générant de la peur, est un cercle vicieux : La peur origine d’un événement extérieur et les réponses classiques promues par la société proviennent également d’entités extérieures. Cette situation mène à attribuer tout ce qui nous arrive à des causes extérieures, et à déléguer notre pouvoir personnel à des entités, extérieures elles aussi. Cette situation est caractéristique d’une vie conditionnée où nous sommes incapables de nous réaliser par nous-mêmes.
Nous responsabiliser par rapport à nos peurs, c’est prendre action, c’est une réponse intérieure par rapport aux peurs vécues ou véhiculées. Les décisions intérieures allant vers l’extérieur équilibrent le jeu des forces en présence; ces forces sont respectivement le raja et le tamas. Cet équilibre mène à la fluidité de notre existence, à un tango perpétuel qui cultive à la fois l’adaptation et notre autonomie.
Une bonne stratégie consiste à recevoir des combinaisons de soins de Polarité Feu et Terre qui équilibrent notre force intérieure afin de danser notre Vie et cultiver notre autonomie. Le yoga, la marche en forêt, ou toute activité que nous aimons et qui rétablit notre relation avec nous-mêmes est bénéfique pour garder notre force intérieure. Le dépassement d’une peur n’est pas seulement une action riche pour se détacher de l’ancien, mais un pas important pour notre propre affirmation et notre propre bonheur.